Psychiatrie : face au Covid, « les Français ont besoin d’informations précises, de savoir ce qu’il se passe » – le Grand Entretien de France Inter (12 août)

Marion Leboyer, psychiatre, directrice des départements universitaires de psychiatrie des hôpitaux Henri Mondor à Créteil (Val-de-Marne) et directrice de la Fondation FondaMental, était  l’invitée du Grand entretien de France Inter le 12 août.

 

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« Les conséquences du Covid-19 sont devant nous, pour des raisons sociales et psychologiques, pour plusieurs mois et plusieurs années. Cela concerne des personnes infectées ou non. Mais il y a aussi, au-delà des traumatismes, pour ceux qui ont été malades, des raisons liées à la biologie de l’infection. Le Covid-19 a un tropisme pour le cerveau et laisse des séquelles qui augmentent le risque de pathologies psychiatriques », a détaillé la psychiatre Marion Leboyer, directrice des départements universitaires de psychiatrie des hôpitaux Henri Mondor à Créteil (Val-de-Marne), directrice de la Fondation FondaMental, et invitée de France Inter mercredi. 

Il y a une « chronologie du développement de différentes pathologies psychiatriques », poursuit-elle. « Pendant l’exposition aiguë, on a noté une augmentation d’épisodes délirants, chez des gens qui n’avaient jamais été malades auparavant. Puis dans les suites immédiates de l’infection, des troubles anxieux et du stress post-traumatique. Et ensuite des tableaux dépressifs. » 

Communication imprécise et angoissante du gouvernement ?

Si elle se refuse à tout commentaire politique, Marion Leboyer explique toutefois que, d’après les études faites pendant depuis le début de l’épidémie de Covid-19, « les Français ont besoin d’informations précises, de savoir ce qu’il se passe, comment faire face ». « Si la situation est inquiétante, disons-le. Ils sont bien plus rassurés de savoir quelles sont les mesures précises à suivre que d’être dans un no man’s land où les choses sont imprécises », explique-t-elle.

« Si j’ai un message à donner c’est que, pour réduire les risques psychiatriques de la seconde vague, il faut continuer à faire de la prévention, faire ce que nous faisons, dé-stigmatiser, donner les outils au public pour s’auto-évaluer, tirer partie et soutenir les innovations technologiques comme la téléconsultation et puis la prise en charge globale des patients entre les soins physiques et psychiatriques. »

Publié le 12 août 2020 à 11:30